Criar um Site Grtis Fantstico
Streaming J'ai tué ma mère regarder en ligne 2160p

Critique lors de la sortie en salle le 15/07/2009

Par Louis Guichard

Maman a tort. tube de l'icône gay Mylène Farmer, aurait pu convenir aussi comme titre, pour cette histoire de désamour spectaculaire, au style volontiers kitsch, entre un fils et sa mère. Car, inutile d'aller chercher très loin la raison pour laquelle Hubert, Québécois de 17 ans, ne peut plus encadrer celle qui l'a élevé seule, et qu'il a sans doute adorée naguère. Certes il fait sa crise d'adolescence, certes la déco de la maison et les fringues de la maman sont grotesques, mais surtout Hubert se sait homo. S'il l'assume à l'extérieur – il a même un amoureux –, il le cache à la maison. Bref, il préfère « tuer » sa mère, ou l'image qu'il en avait, plutôt que de « tuer » le fils idéal qu'il était. Raconté ainsi, cela pourrait aussi bien donner un reportage pour Ça se discute qu'un huis clos néobergmanien. Ni l'un ni l'autre, J'ai tué ma mère est d'abord un film d'apprenti sorcier. Xavier Dolan se met en scène, s'expose, joue avec sa propre histoire familiale, explore ce qui n'est même pas encore du passé – il a 20 ans. Et il place sa quête de style plus haut que ses règlements de comptes.

Lui qui était cette année le benjamin du festival de Cannes (où certains le confondaient avec Sliimy, le petit prince choucrouté de l'électro-pop) met dans sa marmite autobiographique citations littéraires ravageuses et hommages cinéphiles exaltés. My own private Idaho. de Gus Van Sant, pour les scènes d'amour ; In the mood for love, de Wong Kar-wai, dont il reconstitue les ralentis sur fond de valse triste sans raison narrative, juste pour le frisson. Il alterne le journal intime vidéo (tendance « drama queen »), sans craindre le ridicule, et les sketches acides, autour des éprouvants repas à deux. Il exacerbe les empoignades mère-fils jusqu'au grand-guignol – et c'est drôle. Mélancolique sur le fond (impasse d'une relation fusionnelle parvenue à son terme), le film restitue par sa forme la fougue et l'effervescence d'une psyché ado. Ultime signe qu'il va bien au-delà du simple exutoire, J'ai tué ma mère manifeste à l'arrivée une belle équité à l'égard des deux forces en présence. Une tirade explosive remet in extremis les compteurs de la rancune à zéro. L'accusée, l'ennemie, est aussi une sorte d'héroïne. On a déjà vu des parricides moins tendres.

Critique du 30/01/2016

Par Louis Guichard

| Genre. dГ©samour de jeunesse.

Inutile d'aller chercher trГЁs loin pourquoi Hubert, QuГ©bГ©cois de 17 ans, ne peut plus encadrer celle qui l'a Г©levГ© seule et qu'il a sans doute adorГ©e. Hubert se sait homo. S'il l'assume Г l'exВ­tГ©rieur, il le cache Г la maison. Bref, il s'efforce de В« tuer В» sa mГЁre, ou l'image qu'il en avait, avant de devoir В« tuer В» le fils idГ©al qu'il Г©tait pour elle.

Pour son premier long mГ©trage, financГ© avec ses Г©conomies, Xavier Dolan, dont Laurence Anyways et Mommy ont ensuite confirmГ© le talent fou, se met en scГЁne, tout narcissisme dehors. Mais il place sa quГЄte de style plus haut que ses rГЁglements de comptes personnels. Il remplit sa marmite autobiographique de citations littГ©raires et cinГ©philes. Il exacerbe les empoignades mГЁre-fils jusqu'au grand-guignol, et c'est parfois trГЁs drГґle. Surtout, J'ai tuГ© ma mГЁre manifeste une belle Г©quitГ© Г l'Г©gard des deux forces en prГ©sence. l'accusГ©e, l'ennemie, est aussi une authentique hГ©roГЇne. On a dГ©jГ vu des parricides moins tendres. — Louis Guichard