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The End streaming 4K

« The End ». Gérard Depardieu erre dans un rêve

Sur les écrans, Guillaume Nicloux met en scène le cauchemar d’un homme que ses forces abandonnent.

Le Monde | 08.04.2016 à 09h21 • Mis Ă  jour le 08.04.2016 à 11h26 | Par Thomas Sotinel

Aussi intrépide que Sigmund Freud, Gérard Depardieu ose l’interprétation d’un rêve. Le rêveur, dans l’histoire, c’est Guillaume Nicloux, réalisateur. Il reste le seul à savoir à quoi ressemblait l’homme qui a habité son cauchemar. Maintenant qu’il en a fait un film, le songe est parcouru par une silhouette immense, celle de Gérard Depardieu.

Si l’on cherche dans The End un récit cohérent, des personnages comme ceux que l’on croise dans la rue, les films d’histoire ou même sur les écrans de cinéma, on restera sur sa faim. Si l’on veut voir Depardieu s’emparer d’un personnage et le faire sien, lui offrir sa chair et son énergie, comme il l’a fait pour le meilleur et pour le pire pendant des décennies, mieux vaut passer son chemin. L’acteur se contente de ce qu’offre le réalisateur-scénariste. souvenirs fugaces, images fulgurantes, détails triviaux.

A eux deux, ils tissent, comme on l’a rarement fait à l’écran, l’étoffe des rêves. Qui n’est pas forcément chatoyante, encore moins paradisiaque. Celle-ci est pleine d’accrocs, d’importuns morceaux de réalité. De plus, ils surgissent de manière si incohérente, aléatoire, qu’il faut un moment pour se glisser dans la logique du rêve et accepter d’y errer, en compagnie de ce grand et gros homme, terrifiant et pitoyable.

On le voit d’abord se réveiller, seul dans un lit, à l’aube, aux aboiements d’un chien. On retrouve le corps de cétacé de Valley of Love ou de Saint-Amour, mais ici, ce sont plus son isolement, sa vulnérabilité qui sautent aux yeux que sa dimension. Une fois vêtu, cet organisme offert à toutes les blessures reprend l’apparence de Gérard Depardieu. Embarquant chien et fusil dans un 4 x 4, l’homme (on ne saura jamais son nom) part pour la forêt.

Bientôt, il aura perdu compagnon, arme et chemin. C’est une forêt ordinaire, avec des creux et des bosses de terrain, des arbres pas spécialement spectaculaires (rien à voir avec.

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